sábado, 5 de março de 2022

SÁIA, PUTIN!



Garry Kasparov : “Plus vite Poutine sera parti, plus vite la Russie pourra retrouver sa place”


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Le grand maître international Garry Kasparov, partenaire de la marque d’antivirus Avast, joue des parties d’échecs en simultané au Web Summit de Lisbonne, au Portugal, le 3 novembre 2021. PHOTO CARLOS COSTA / AFP

Il est l’un des plus grands joueurs d’échecs de l’histoire et un opposant en exil à Vladimir Poutine : un peu plus d’une semaine après l’invasion russe de l’Ukraine, Garry Kasparov s’exprime longuement dans les colonnes du quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung. Il explique pourquoi il soutient les sanctions prises à l’encontre de son pays. 

Garry Kasparov, 58 ans, a été champion du monde d’échecs entre 1985 et 2000. Il est président des ONG Human Rights Foundation et Renew Democracy Initiative. Il n’est pas retourné en Russie depuis 2013 et n’a jamais revu sa mère, décédée là-bas en 2020. Il vit avec sa famille à New York.

FRANKFURTER ALLGEMEINE ZEITUNG​​ : Le 10 mars, cela fera dix-sept ans que vous avez mis fin à votre carrière dans les échecs, et vous consacrez votre vie depuis à mettre en garde le monde entier contre Vladimir Poutine. Il aura fallu du temps pour que le monde porte le même regard que vous sur le président russe. Ressentez-vous aujourd’hui une forme de satisfaction ?

GARRY KASPAROV : Le fait d’avoir eu raison n’est pas un motif de réjouissance. Pour mon pays, c’est une tragédie. Des milliers de jeunes Russes meurent pour ce dictateur fou. Nombre d’entre eux n’ont connu que Poutine comme président et vont mourir sous son règne.

Dans votre livre, Winter Is Coming [traduit en français sous ce même titre chez Michel Lafon], vous alertiez dès 2015 sur le fait que Poutine allait de nouveau attaquer l’Ukraine. Pourquoi vos appels à livrer des armes à l’Ukraine et à se défaire de notre dépendance au gaz et au pétrole russes n’ont-ils pas été entendus ?

Personne ne me croyait. Quand on me demandait si je considérais vraiment Poutine comme une menace plus sérieuse que Daech, je répondais : une organisation terroriste, ça va et ça vient ; Poutine, lui, représente un danger mortel constant. On me regardait comme si j’étais un imbécile. Aujourd’hui, on me voit comme Nostradamus parce que j’ai prédit ce que l’on ne voulait pas voir. J’espère que cette guerre entraînera la chute du régime de Poutine. C’est la première fois depuis la fin de la guerre froide que le monde entier affiche un front uni. Je n’aurais pas pensé, même dans mes rêves les plus fous, qu’une telle solidarité puisse émerger en seulement quatre ou cinq jours.

Qu’est-ce qui vous étonne le plus ?

Même le président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaev, dont Poutine a tout récemment sauvé le pouvoir, a pris ses distances avec Moscou et suspendu la diffusion des chaînes de télévision russes dans son pays. [Le chancelier allemand] Olaf Scholz m’a également bluffé en revenant sur l’Ostpolitik de Willy Brandt et en plaçant l’Allemagne dans la politique mondiale de sécurité. La Fédération internationale de football association (Fifa) s’y met aussi, de même que le Comité international olympique (CIO).

Avec l’organisation des Jeux olympiques d’hiver à Sotchi [en 2014], puis le Mondial de football en 2018 et les dizaines de millions consacrés à la Fédération internationale des échecs, Vladimir Poutine a énormément investi dans le sport.

Sauf qu’il ne s’agit jamais de sport, mais toujours de Poutine. La façon dont il a su utiliser ce rayonnement international restera probablement dans l’histoire comme l’une des opérations les plus virtuoses visant à torpiller le monde libre. Poutine n’a pas hésité à dépenser des milliards, et les échecs ne sont

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