Lula,
sauveur ou fossoyeur de la gauche et du Brésil ?
Le « fils du Brésil » se verrait bien, à 74 ans, comme chef de
l’opposition au président Bolsonaro. Mais depuis qu’il était au pouvoir, le
Brésil, comme lui-même, a changé.
Analyse. « Sauver ce pays », c’est la mission impérieuse que s’est donnée
Luiz Inacio Lula da Silva. Fraîchement sorti de prison, le 8 novembre,
l’ex-président du Brésil, ni innocenté ni éligible, s’est pourtant posé
immédiatement en chef de l’opposition à Jair Bolsonaro et en alternative face à
l’extrême droite au pouvoir. Ses partisans y croient, comme à un doux rêve ou à
une planche de salut. Car, parmi les siens, Lula est plus qu’un leader. C’est
une passion. Une incarnation.
L’ex-métallo, né parmi les pauvres des pauvres du Nordeste,
tient tout autant le rôle d’enfant chéri que de petit père des exclus.
D’ailleurs, le « fils du Brésil », comme on l’a
surnommé, se rêverait bien aujourd’hui en grand-père de cette démocratie
chancelante d’Amérique du Sud, à l’image d’un Mandela au sortir de l’apartheid
ou d’un Victor Hugo sous la IIIe République naissante.
Lula affirme sortir de prison sans haine ni esprit de vengeance.
« L’amour va vaincre dans ce
pays ! », a-t-il lancé à ses camarades. Faut-il le croire sur
parole ? A 74 ans, dont huit au pouvoir et quarante en politique,
peut-il encore incarner l’avenir ? Peut-il être le « sauveur »
du Brésil ? A-t-il tiré les leçons du passé ? Les questions se
bousculent. Mais une chose est certaine : Lula a changé. Il a mûri. Il a
maigri. Sourit moins. S’habille de noir. A l’évidence, il n’est plus ce
« président sourire », ce « Lulinha » (« petit
Lula ») généreux et parfois tendrement naïf. Ce Lula sorti de prison est
un homme différent, humilié et en colère. Plus accompli mais aussi plus
complexe, plus orageux, plus méfiant qu’autrefois.
MUITO MAIS:
Ele poderia ter sido, porém, não foi e, nessa altura do campeonato, jamais será.
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