terça-feira, 16 de agosto de 2016

FALTA DE FAIR-PLAY

JO 2016 : Les "insultes" et "la méchanceté" du public brésilien

Paris Match |
Teddy Riner fait un signe au public brésilien.
Teddy Riner fait un signe au public brésilien.PHILIPPE MILLEREAU / DPPI MEDIA

Médaillé d’argent en saut à la perche, Renaud Lavillenie a regretté l’attitude déplorable du public brésilien. Il n’est pas le premier.
D’un simple geste de la main, Renaud Lavillenie a montré sa colère et son désaccord. Avant de sauter pour obtenir peut-être, le titre olympique au saut à la perche, il a baissé son pouce vers le bas, mécontent des sifflets du public brésilien à son encontre. Il faut dire que face à lui se trouvait un enfant du pays, qui a finalement remporté la compétition. «Je ne conçois pas de siffler des athlètes. (…) Ca perturbe énormément, on sent la méchanceté du public contre soi. Je fais un sport où on ne voit jamais ça. On n'est pas au foot, ce n'est pas la vraie vie là», a déclaré Renaud Lavillenie à l’issue de la compétition. Difficile, en effet, d’imaginer un public siffler un champion qui a tout gagné et possède le record du monde de sa discipline. Et pourtant… «Je comprends totalement que les Brésiliens soient pour Thiago Braz, mais le manque de respect n'est pas normal. J'ai pris ça comme une insulte. Je ne pense pas que ça aurait été la même chose en France. Il n'y a qu'à voir à Londres aussi, où tous les endroits où l'athlète local joue quelque chose, le public n'a jamais, jamais sifflé son adversaire. C'est incroyable. Les Jeux Olympiques sont une compétition qui se prépare depuis longtemps et au final le public a gâché l'expérience olympique de beaucoup de perchistes. Le public n'a pas été aussi bon que Thiago Braz», a-t-il encore lancé
Et ce n’est pas la première fois que les Brésiliens se font ainsi remarquer. Qu’importe que se trouve face à eux une légende du sport, les sifflets sont généralement de mise. Teddy Riner, plus grand judoka du monde, a eu le malheur de battre le combattant local en quart de finale, Rafael Silva, puis de gagner sans vraiment forcer son talent. Résultat, ses deux derniers combats ont été sifflés, au point d’énerver le Français qui a répondu en demandant au public de se taire. S’il est habituel, dans les sport collectifs, de siffler l’adversaire –le match Brésil/France de volley l’a encore prouvé– les huées dans certaines compétitions passent mal.

Usain Bolt choqué

En escrime, alors que le calme est généralement de mise, le public s’est illustré en chantant «Tu vas mourir, tu vas mourir» à l’adversaire du Brésilien Ghislain Perrier, qui a même fini par lancer : «Calmez-vous, je n’entends pas mon entraîneur». D'après le «Denver Post», lorsque les athlètes chinois sont sur les terrains, les Brésiliens n’hésitent pas à lancer des «Yakisoba», un plat de nouilles japonaises très populaire au Brésil, ou encore «China In Box», une chaîne de restaurants chinois. Sans oublier les sifflets à l’encontre d’ex-dopés comme Justin Gatlin par exemple, qui n’a pas été épargné. «C’est la première fois que je vois ça. Ça m’a choqué. J’aimerais voir ce respect partout. Dans le public aussi», a réagi Usain Bolt, visiblement agacé par cette ambiance. D’autres grands champions comme le Belge David Goffin, le joueur de basket espagnol Pau Gasol, la jeune gymnaste américaine Simone Biles ont aussi été pris pour cible. Sans oublier la très provocatrice Hope Solo, gardienne de but américaine, qui après avoir posté une photo d’elle sous une moustiquaire, s’est vue recevoir des «Zika ! Zika» à chaque fois qu’elle touchait le ballon.
«C’est Rio, les gens font ça pour rire, rien d’autre», a expliqué une supportrice au «Denver Post». Le quotidien brésilien «O Globo» a fait état de cette attitude, titrant sans prendre position : «Les Brésiliens irritent les étrangers en vibrant dans les tribunes olympiques comme dans les stades de football». La journaliste Mariana Lajolo a de son côté écrit dans une tribune publiée dans «La Folha de Sao Paulo» que «le supporteur brésilien a besoin d’éducation».
"C’est une énergie super"
«Tout le monde s’adapte. Les fans brésiliens sont bruyants. C’est l’Amérique latine, c’est comme ça que ça se passe», a commenté Mario Andrada, porte-parole local du comité d’organisation. Mais les étrangers ne sont pas les seuls à se faire siffler. Neymar, star du football brésilien, n’a pas encore obtenu le pardon des Brésiliens après la déroute de son équipe en coupe du monde de football. A tel point que le coach de l’équipe olympique, Rogério Micale, a affirmé que son joueur pourrait quitter l’équipe si le public ne se calmait pas. Des appels au fair-play ont même été lancés à l’occasion de certaines rencontres, notamment lorsque des équipes ou sportifs argentins –ennemis du Brésil– étaient en compétition. Juan Martin Del Potro n’a ainsi pas été hué lors de sa finale de tennis contre Andy Murray. Pas plus que les Argentins du basket contre les Etats-Unis.
Mais si certains sportifs déplorent cette ambiance loin des valeurs de l’Olympisme, d’autres ont remercié les Brésiliens pour leur accueil chaleureux. «Vous pouvez sentir cette ambiance dans l’eau, c’est tellement bruyant. C’est une énergie super», a ainsi confié Michael Phelps. Novak Djokovic, éliminé dès le premier tour du tournoi de tennis a expliqué avoir pleuré à l’issue de son match «parce que (il) ne voulait pas décevoir ce public brésilien qui l’a fait se sentir Brésilien lui-même».
 



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